2 janvier 2012

REVIVRE SANS CESSE



Photographie du Saint-Sacrement par un moine du désert
 Le cliché développé révéla cette  image de l'Enfant Jésus.
by Journal Québec-Presse, en ligne


"Il est venu chez les siens mais les siens ne l’ont pas accueilli" Jean 1, 11

Cette humanité en laquelle il entre, à laquelle il demande accueil, est tout entière issue de lui ; il en est la source et l’avenir, l’enfance et l’accomplissement. Tous ceux que les Romains ont recensés sont là pour peu de temps, bientôt ils auront disparu de la surface de la terre. Pourtant leur existence, transformée, ne connaîtra pas de fin : elle est là pour toujours en celui qui est rejeté hors de la ville. Mais déjà, on se déplace pour venir vers lui. Peu de monde, il est vrai, mais les bergers et les Mages sont des personnages symboliques : des juifs et des païens, des pauvres et des riches, des humbles et des personnalités. Tous repartent : comment peut-on retourner à ses occupations ordinaires après avoir rencontré celui en lequel Dieu vient à nous ? Un jour, c’est lui qui prendra la route pour aller à leur rencontre. En attendant, il va apprendre à parler, à sourire, à marcher, à reconnaître. Comprenons que Dieu ne fait pas semblant d’entrer dans cette humanité qui vient de lui mais qui, pour une part, le renie et le reniera jusqu’à le crucifier.
Voici donc Dieu qui se met entre nos mains. Joseph et Marie décident, mais c’est en fonction de ses besoins. C’est pour l’abriter qu’on va dans une étable, c’est pour le sauver qu’on partira en Égypte… Ils savent qu’ils sont responsables d’un mystère et Marie "conserve tout ce qui se passe dans son cœur". Ils sont à la fois dépassés et mobilisés. Impossible pour eux de prévoir l’avenir, mais cet avenir dépend de leurs décisions, de leur aujourd’hui. Telle est la volonté de Dieu : épouser notre volonté et, à partir de là, faire tourner tout ce qui se passe, y compris le pire que nous subissons ou produisons, en naissance d’amour. C’est l’amour en effet qui est sa "volonté", qui est lui-même. […] Même quand il s’indigne, tout se termine dans l’amour. L’enfant de la crèche est déjà porteur de cet avenir, bien entendu sans en avoir conscience. Tout est en germe. Tout cela vaut pour nous : c’est à la fin que nous deviendrons vraiment nous-mêmes. Nous sommes en route vers notre achèvement. La renaissance figurée par le baptême est à revivre sans cesse.  Laissons-nous habiter par l’espérance. 

Marcel Domergue, jésuite,
rédacteur, Cahiers Croire
in croire.com, en ligne

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