9 janvier 2012

L'ÉGLISE ET LA MODERNITÉ



La culture chrétienne occidentale est sans aucun doute le fondement du succès et du bien-être en Europe - pourtant aujourd'hui  une majorité accepte d'être dominée par une minorité de directeurs d'opinion.

Cela fait apparaître une problématique interne. Jusqu'à quel point en effet les gens appartiennent-ils encore à l'Église? D'un côté, ils veulent en faire partie, ils ne veulent pas perdre ce fondement. De l'autre, ils sont aussi intérieurement influencés et formés par la pensée moderne. Toute la vie est marquée par le mélange et la fréquentation non assimilée de volonté chrétienne fondamentale et d'une nouvelle philosophie. Cela engendre une sorte de schizophrénie, une existence scindée.
Nous devons faire en sorte qu'Église et pensée moderne s'adaptent l'une à l'autre. L'existence chrétienne ne doit pas devenir une sphère archaïque que je maintiens d'une manière ou d'une autre et où je vis en quelque sorte à côté de la modernité. C'est bien plutôt quelque chose de vivant, de moderne, qui travaille et forme l'ensemble de ma modernité.
Il est important que nous essayions de vivre et de penser le christianisme de telle manière que la bonne, la vraie  modernité l'accepte en soi - et en même temps se sépare et se distingue de ce qui devient une contre-religion.
[...]
Où la foi peut-elle et doit-elle s'approprier les formes de la modernité? Et où doit-elle leur opposer de la résistance? Cette grande lutte traverse aujourd'hui le monde entier. Qu'il faille mener une grande lutte sur ce terrain, je l'ai récemment exprimé en fondant un "Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation".

Benoît XVI
in La Lumière du Monde, édit. Bayard
(entretiens avec Peter Seewald)

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